La relation médecin-malade : pratique quotidienne
Relation médecin-malade
Pratique quotidienne
Le 07-02-12
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données générales de la relation médecin/malade
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chaque patient est unique
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chaque relation est particulière et s'individualise
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tendre à l'amélioration de cette relation (qui est thérapeutique)
I / Age
Respect du patient, quelque soit son âge
Enfant :
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demande émanant des parents (mère) et autorisation nécessaire des deux parents pour le soin
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examen avec les parents (motif de la consultation, anamnèse, développement …)
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nourrisson : relation surtout avec la mère
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enfant plus âgé : rassurer :
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l'enfant : jeu avec le stéthoscope, explications de ce que l'on fait
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les parents
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diversifier les moyens de communication :
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parole, jeu, dessin …
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médiation (nounours) …
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attention globale / regard, comportement, craintes, douleurs …
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l'examen ORL doit toujours être le dernier … (angoisse)
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savoir garder son calme +++
Adolescent :
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demande de l'adolescent ou de l'entourage ?
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respecter la pudeur (morale, physique)
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respect du secret par rapport à la famille (hormis circonstances prévues par la loi)
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parfois opposition (à gérer)
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gérer la distance relationnelle : savoir rester le médecin (on n'est ni un parent, ni un copain)
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importance des explications
Personne âgée :
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l'inégalité de la relation est très marquée dans la relation avec la personne âgée :
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altérations liées à l'âge, transformation du corps, diminution d'autonomie
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proximité de la mort
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attente importante :
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transfert massif
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appréhender le malade en tant qu'homme total est primordial dans la relation avec la personne âgée
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le médecin qui traite une personne âgée est confronté à son propre devenir
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le sujet âgé peut réveiller une peur chez le médecin, lui montrer les signes de son propre vieillissement, lui faire évoquer sa mort
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rappel des sentiments concernant ses propres parents
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sentiments d'incapacité, vécu que le médecin a des limites de son art
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sentiments d'inutilité des soins/incurabilité/chronicité
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patients fragiles devant
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sentiment d'être submergé par le nombre des problèmes médicaux, psychologiques …
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maîtrise du contre-transfert
II / Différentes pathologies
Pathologie chirurgicale :
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acte opératoire
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urgence
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activité/passivité : le chirurgien choisit et propose ce qu'il pense être le mieux pour le patient
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technicité : « objet » à réparer
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chirurgie : profession avec des risques importants, d'où une certaine difficulté du chirurgien à « s'identifier » au patient PB Schneider, 1969
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hôpital / clinique – rôle de l'équipe
Maladies chroniques :
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pour le patient :
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sévères blessures narcissiques
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pertes de la qualité de vie
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perte d'autonomie
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difficultés d'inscription sociale ...
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pour le médecin :
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nécessité de supporter un certain échec : absence de guérison
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d'où la potentialité de l'établissement de relations agressives :
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impatience,
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intolérance à l'indocilité,
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explications incomplètes,
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consultations raccourcies ...
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expliquer (démystifier) la maladie, son évolution, ses mécanismes, ses conséquences : éducation thérapeutique
Pathologie douloureuse :
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importance de l'écoute et de la reconnaissance de la souffrance ; favoriser l'expression des troubles ; compréhension du « temps douloureux »
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relation empathique
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douleur : faiblesse, dépendance
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échelles de douleur : objectivation
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déculpabilisation
Pathologie grave :
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importance de l'écoute, de l'information (à moduler en fonction de ce que le patient attend) ; langage accessible : diagnostic, pronostic, question de la mort
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reconnaître la réalité de la souffrance ; traiter les douleurs physiques, psychiques
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relation empathique, de soutient
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que la vérité (en fonction des questions du patient) sans conduire le patient à la désespérance (accalmies, rémissions …)
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accepter le déni : le sujet nie totalement une part plus ou moins importante de la réalité externe = défense, protection (mécanisme de défense : opérations psychiques qui ont pour but de réduire les tensions psychiques internes)
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savoir discuter des préjugés (cancer)
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« la façon dont le médecin donne l'information vaut mieux que l'information elle-même » PJ Schneider, 1969
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prendre le temps +++ :
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annonce progressive
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donner du temps au patient
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savoir choir ses mots (que penser de cancer, tumeur, morphine … comme premiers termes ?)
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Fin de vie :
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accompagner le patient :
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le voir régulièrement, sans se sentir contraint d'en faire plus qu'on ne peut
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écouter les angoisses
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réconfort, soutient moral
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contrat de non abandon JP Schneider
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solution des équipes : parler de leur ressenti
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soutient de la famille
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le médecin est démuni car son savoir, ses traitements ne peuvent plus être efficaces ; limites de la puissance de la médecine
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éviter les écueils :
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ne rien dire
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dire trop vite
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dire tout, au nom de la vérité
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double rôle :
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rôle technique : soins palliatifs, antalgiques
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rôle d'écoutant :
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ne pas abandonner le mourant à la solitude,
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accepter l'impact de l'angoisse,
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présence auprès du patient,
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accepter le dialogue (thème de la mort),
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envisager ce que le malade sait,
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ce qu'il est prêt à savoir,
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ce qu'il ne veut pas savoir,
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toujours être dans la vérité,
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savoir prendre le temps
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écoute difficile, angoissante (remise en cause personnelle) ; groupes de parole
Pathologies psychiatriques :
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relation verbale
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intimité du discours
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personne globale
Pathologies avec conscience des troubles :
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névroses :
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les névroses sont des maladies caractérisées par des conflits intrapsychiques qui inhibent les conduites ; il n'y a pas d'altération du système de la réalité
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demande du patient d'un soulagement de ses troubles
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notion de transfert : idéalisation du psychiatre mais celui-ci peut être aussi mis en situation d'impuissance (revendications par rapport à un personnage parental)
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notion de bénéfices de la maladie
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différents types de demandes :
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demande médicamenteuse
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soutient relationnel : permettre l'extériorisation des difficultés psychologiques pour soulager la tension et l'angoisse
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psychothérapie : traitement actif par des moyen psychologiques :
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« toute utilisation de moyen psychologiques pour traiter une maladie mentale, une inadaptation, un trouble psychosomatique » J Postel, 1993
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« un acteur défini, une technique précise, un lieu circonscrit, un contrat » Sinelnikoff, 1993
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« ensemble des moyens psychologiques qui peuvent être mis en oeuvre dans un but thérapeutique » J Guyotat, 1978
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Pathologies avec absence de conscience des troubles :
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psychoses :
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modifications profondes de la personnalité avec altération du système de la réalité : perturbation de la prise de conscience de soi, désorganisation, délire, troubles de perceptions ...
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demande de l'entourage / pas de demande du patient = ambiguïté de la relation
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le médecin peut être englobé dans le délire du patient
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délire = altération de l'expérience vécue / hallucinations (perceptions sans objet) / et ou / interprétations (déformations de la réalité)
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relation difficile qui s'établit dés lors que les psychotropes sont efficaces ; le médicament permet une certaine médiation de a relation (canalisation des projections ; transfert latéral)
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alliance ; éducation thérapeutiques ; reconnaissances progressive de la maladie
Conclusion :
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savoir,
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faire,
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savoir faire,
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et faire savoir,
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Talleyrand